Le Monde des livres, 1er décembre 2016
Denis Lacorne (américaniste et historien "de renom") : « Ce concept de tolérance que la France a oublié »
"[…] On interdit la burqa et on se méfie des prières de rue. […] Sans doute faut-il interdire la burqa dans certains lieux, l'hôpital, l'école, l'aéroport. Mais dans les jardins et sur les plages, on fait ce que l'on veut. […] quel est le problème ?"
1) La loi du 11 octobre 2010 interdit la dissimulation du visage dans l'espace public
2) La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 affirme que nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. Les manifestations religieuses en dehors des édifices du culte, comme les prières de rue, peuvent donc être autorisées sous réserve qu’elles ne troublent pas l’ordre public.
Il est difficile de défendre que les prières de rue récurrentes (fort rarement autorisées par les autorités compétentes) ne troublent pas l’ordre public, ne serait-ce que la circulation.
3) La burqa et similaires ne sont pas des accessoires vestimentaires. Ils manifestent l’allégeance, plus ou moins consciente, à un corpus idéologique qui s’oppose à ce qui s’est construit au fil des siècles en Occident. Si on préfère ceci à celui-là, on voit le problème que ne voit pas Denis Lacorne.